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Les grands noms bordelais pourraient sortir leur nouveau vin plus tôt qu’à l’accoutumée

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Le millésime de bordeaux 2013 pourrait sortir tôt, mais les prix seront-ils au goût du marché ?

Alors que la campagne des primeurs 2013 est bien entamée, tout laisse à penser qu’elle sera de courte durée : des personnes bien renseignées indiquent que les vins les plus connus pourraient annoncer leurs prix dans les deux prochaines semaines.

Dans un entretien à Wine-Searcher, Jean-Philippe Delmas, le directeur du Château Haut-Brion, a affirmé que « la campagne sera rapide. Tous les millésimes moyens ont connu des campagnes de courte durée et personne ne prétend que 2013 est une grande année. »

Thibault Pontallier, ambassadeur de Château Margaux en Asie, a déclaré qu’ils allaient sortir leur vin « plus tôt que d’habitude » sans pour autant accepter d’être plus précis quant à la date : « fin avril ».

Dans les coulisses, cependant, on sait de sources sûres que les Premiers Grands Crus sortiront leurs vins plus tôt que cela.

« Cela se fera dans les deux prochaines semaines », a déclaré à Wine-Searcher le directeur d’un domaine de l’appellation Saint-Émilion. « Je pense que Mouton Rothschild et peut-être Margaux sortiront en premier. »

Thibault Pontallier, le fils de Paul Pontallier, le directeur de Margaux, s’est exprimé avec moins de retenue que la plupart de ses collègues au sujet des prix.

« Si j’avais le dernier mot, je pencherais pour une petite augmentation symbolique par rapport au prix du 2012. Ce millésime était sorti au prix juste et je proposerais le 2013 à un prix légèrement plus élevé », a-t-il déclaré.

« Nous ne sommes pas inconscients. Nous connaissons le marché et nous savons que les amateurs aiment ce vin. J’espère que les millésimes 2012 et 2013 resteront dans les mémoires COMME de bons vins à acheter et à boire, comme par le passé. »

Château Margaux avait commercialisé son millésime 2012 au prix de sortie de 240 €, soit une baisse de 33 % par rapport au millésime 2011.

Même à ce niveau, certains négociants craignent que les prix du millésime 2013 soient encore trop élevés.

« Les prix ne doivent pas dépasser la barre des 200 €, sans quoi ces vins vont tuer le marché », a déclaré Justin Liddle.

Les faibles quantités de vin disponible compliquent encore un peu plus l’équation. Dans toute la région, sur la rive droite ou la rive gauche, les récoltes ont été très limitées et la pauvre qualité du raisin qui a survécu a encore tiré les rendements vers le bas.

Cos d’Estournel à Saint-Estèphe a par exemple perdu 30 % de sa production de merlot. « Notre récolte a atteint 11 hectolitres par hectare », a indiqué à Wine-Searcher Aymeric de Gironde, le directeur du domaine, « mais suite à une sélection rigoureuse, la production a en réalité avoisiné les 5 hectolitres par hectare. » C’est sensiblement moins que les quantités habituelles.

Les meilleurs vins (Premiers Grands Crus, Super Seconds comme Cos d’Estournel et autres vins très respectés comme Pontet-Canet) ont été remarqués pour leur fraîcheur, leur structure et leur charme. Mouton et Haut-Brion, ainsi que leurs seconds vins, ont fait l’objet de critiques particulièrement positives mais les négociants ne voient pas encore de bonne raison de les proposer à la vente.

Selon Giles COOPER, chef du marketing pour un négociant londonien : « Les acheteurs vont vouloir boire ces vins, mais quand ? »

Annette Alvarez Peters, à la tête des départements vins, spiritueux et bières de l’énorme chaîne américaine de supermarchés Costco, est du même avis : « Je ne m’attendais pas à ce que ces vins soient si frais et accessibles. Ils seront au goût des Américains, mais les prix pourraient gâcher la partie. »

Adam Lechmere

1er avril 2014
Winesearcher.com

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