Les bouchons sautent alors que les ventes de vins effervescents explosent
Nous n’avons jamais bu autant de vins effervescents, selon de nouvelles données.
Selon des chiffres publiés par l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), la probabilité que le vin que vous boirez ce soir soit un vin à bulles est beaucoup plus élevée qu’il y a dix ans.
Ces chiffres montrent que la production de vins effervescents a augmenté de 40 % ces 10 dernières années, soit une progression beaucoup plus franche que celle des vins tranquilles (7 % sur la même période). Selon l’OIV, cette hausse est due à une évolution des habitudes de consommation : les vins effervescents ne sont plus seulement considérés comme des vins festifs. Leur production a atteint 17,6 millions d’hectolitres en 2013, soit une hausse de 11 % par rapport à l’année précédente. Le pourcentage qu’il représente dans la production mondiale de vin a aussi augmenté, de 4 % en 2002 à 7 % l’année dernière.
Le rapport a dévoilé quelques surprises. On apprend en effet que 74 % de l’ensemble du vin effervescent est produit dans seulement cinq pays. Les quatre premières places sont occupées par la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Espagne, alors que contre toute attente, c’est la Russie qui figure en cinquième position. La France a une production annuelle saine de 3,5 millions d’hectolitres. Le champagne représente à lui seul 15 % de la production mondiale de vins effervescents.
Le boom du prosecco et la popularité du moscato ces dernières années ont contribué à l’assise de l’Italie dans le domaine des vins effervescents. Sa production a augmenté de 22 % depuis 2002. En Allemagne, les 2,6 millions d’hectolitres de vins effervescents produits représentent 31 % de la production de vin totale, dont une grande partie est consommée entre les frontières allemandes.
L’Europe domine toujours la production mais le reste du monde aimerait bien lui faire concurrence. L’Australie et les États-Unis ont vu leur production augmenter de 29 et 25 % respectivement. L’Afrique du Sud connaît une hausse encore plus impressionnante. L’Argentine a fait un bon de 198 % en dix ans, et la production au Brésil connaît une hausse de 248 %.
Au vu de l’augmentation parallèle de la demande, les consommateurs semblent suivre la cadence. Auparavant, les vins effervescents étaient consommés pendant les fêtes de fin d’année uniquement. Aujourd’hui, plus de consommateurs les choisissent pour l’apéritif ou dans la composition d’un cocktail.
La consommation, en augmentation, est pour le moment estimée à 15,4 millions d’hectolitres, soit une hausse de 30 % sur dix ans, contre une augmentation de 4 % de la consommation de vin en général. Ces chiffres sont impressionnants pour un type de vin qui ne représente que 6 % des bouteilles produites dans le monde.
L’Allemagne et la France restent les principaux consommateurs mais on boit également de plus en plus de vins effervescents aux États-Unis, en Australie et en Russie. Le marché chinois a beaucoup grandi et est maintenant le cinquième pour le champagne.
Les exportations de vins effervescents ont plus que doublé depuis 2002 mais l’augmentation en valeur est moins impressionnante avec une hausse d’à peine 5 % depuis 2000. La crise économique de 2008 est en partie responsable de la relative lenteur de l’augmentation en valeur. Les vins effervescents de luxe ont été particulièrement touchés, au profit de vins plus abordables comme le prosecco et le cava.
Les trois premiers exportateurs de vins effervescents représentent une part de marché énorme de 80 % en volume et en valeur. Cependant, quand la France atteint 53 % du marché en valeur, l’Italie n’en représente que 21 %, malgré une part de marché de 44 % en volume. Le contraste entre la part en volume (21 %) et en valeur (9 %) est encore plus frappant pour l’Espagne. Plus que jamais, le champagne confirme sa domination du marché.
Don Kavanagh
11 novembre 2014