Notre blog

Un géant de l’immobilier achète le voisin du Château Haut-Brion

  • Autres

Patrice Pichet a mis les moyens pour s’offrir le Château Les Carmes Haut-Brion.

Le magnat de l’immobilier français Patrice Pichet a acheté le Château Les Carmes Haut-Brion pour 18 millions d’euros, un nouveau record de valeur pour des vignes à Bordeaux. Le domaine comprend 11,6 acres de vignes de Pessac-Léognan (tout près du Premier Grand Cru Château Haut-Brion), un parc de 7,4 acres et un château du XIXème siècle. Il produit 1 600 caisses de vin rouge par an.

« C’est très cher, mais c’est au cœur du Bordelais », affirme Hervé Olivier, directeur de la Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rurale) de Gironde, qui contrôle toutes les ventes de terres.

Pichet a déclaré auprès de Wine Spectator qu’il estime la maison entre 2 et 2,4 millions d’euros. En fonction de la valeur du parc, l’estimation du prix des vignes de Merlot, de Cabernet Franc et de Cabernet Sauvignon s’élèverait quelque part entre 2 et 3 millions d’euros par hectare (1 ha correspond à environ 2,4 acres).

Selon Hervé Olivier, un domaine de Pessac-Léognan AOC de renommée conséquente se vendrait d’habitude entre 195 000 et 490 000 euros par hectare. « Nous n’avions jamais vu des prix de 3 millions d’euros par hectare auparavant. »

Ces dernières années, ces vins ont obtenu 90 points sur l’échelle de 100 points de Wine Spectator, mais seulement les grands millésimes. Les connaisseurs de bordeaux qualifient les Carmes de joyau brut. Le nouveau propriétaire est du même avis. « J’ai un espoir secret », dit Pichet. « Plusieurs personnes, des propriétaires de grands châteaux, m’ont dit que ce domaine avait un potentiel énorme. Ce vin a une identité unique chez les vins de Graves. Le prix de l’hectare est très élevé, mais il y a beaucoup de potentiel. »

Jadis, les vignes ont fait partie d’Haut-Brion et Pichet n’est que le troisième propriétaire depuis la création du domaine en 1584, quand le propriétaire d’Haut-Brion légua la terre à des moines carmélites (d’où le nom de « Carmes »). Après la Révolution, le domaine est devenu la propriété des ancêtres de la famille Chantecaille-Furt, qui ont construit le château et le parc paysager.

Pichet, dont la société privée a déclaré des revenus de 406 millions d’euros l’année dernière, n’a pas perdu de temps et a installé des caves dernier cri, remplacé le mur extérieur par une grille de fer forgé et changé l’adresse postale pour en faire l’unique château dans les limites de la ville de Bordeaux.

Stéphane Derenoncourt restera conseiller en œnologie. Thierry Rustmann, l’ancien co-propriétaire du Château Talbot et actuel propriétaire du Château Beau Soleil à Pomerol, sera aux manettes pendant un ou deux ans en tant que consultant technique.

Bien qu’il s’agisse de la première acquisition de château de Pichet, il est déjà associé à une agence immobilière, Pichet-Rustmann, qui ne se consacre qu’aux vignes. Rustmann a pris en main les négociations d’une durée d’un an avec le propriétaire Didier Furt et sa famille. Furt et sa femme possédaient 60% du domaine, le reste appartenant à d’autres membres de la famille pour qui la vente ne faisait pas l’unanimité. Les enchères avec la famille Dillon, propriétaire du Château Haut-Brion, ont fait augmenter les prix.

Si le président d’Haut-Brion, le Prince Robert de Luxembourg, avait remporté la partie, les vignes auraient été absorbées par Haut-Brion et le vin aurait été vendu comme Premier Grand Cru. « Je peux comprendre qu’Haut-Brion puisse envisager de payer autant pour ces terres, c’est lié au prix de leur vin », a déclaré Hervé Olivier. « Le vin de Pichet devra se vendre très bien pour que celui-ci parvienne à tirer profit de son investissement. »

Source: Suzanne Mustacich
Wine Spectator
19 jan 2011

Mots clés : [sharebar1]

Découvrir notre gamme de vins