Les Barton étendent leurs propriétés bordelaises
Les propriétaires des Châteaux Langoa et Léoville Barton ont acheté une propriété à Moulis.
La famille Barton, propriétaire des châteaux bordelais Langoa et Léoville Barton, ont fait leur première acquisition depuis les années 1820. Anthony Barton et sa fille Lilian Barton-Sartorius ont acheté le Château Mauvesin, un domaine situé à Moulis dans le Médoc. Le montant de la transaction n’a pas été rendu public.
« Cela faisait quatre ou cinq ans que nous cherchions », a déclaré Lilian Barton-Sartorius à Wine Spectator. « Ce château était sur le marché depuis un certain temps et le prix nous convenait enfin. »
Le domaine avait appartenu à la même famille d’aristocrates depuis le quinzième siècle, le château ayant été construit en 1853 par le marquis de Mauvesin. Les vendeurs, Alain de Baritault du Carpia et sa femme, Hélène Capbern-Gasqueton, sont les représentants actuels de la famille. Hélène est également aux commandes du Château Calon-Ségur, un Troisième Grand Cru de Saint-Estèphe, et du Château Capbern-Gasqueton, un cru bourgeois.
Le domaine de 500 acres comprend 120 acres de vignes, dont la plupart sont classés moulis en médoc, et certaines parties bénéficient de l’appellation haut-médoc. Le terrain est en pente douce, constitué d’un mélange d’argile et de roche calcaire et planté de merlot, de cabernet sauvignon, de cabernet franc, de petit verdot et de quelques rangées de carménère. Les vignes ont 35 ans en moyenne, mais Lilian Barton-Sartorius affirme qu’elles ont besoin de travail.
L’encre avait à peine eu le temps de sécher sur le contrat de vente que les Barton ont pris le contrôle de la récolte 2011. L’équipe technique des Châteaux Langoa et Léoville Barton, soit le consultant Eric Boissenot et le maître de chai François Brehant, a rejoint les Barton et l’équipe du domaine pour procéder sans plus tarder à des changements visant à améliorer la qualité. Les vastes caves ont fait l’objet d’une rénovation rapide et temporaire. On a installé vingt-deux nouvelles cuves en acier inoxydable solides, de différentes tailles, qui permettent plus de précision pendant la vinification et l’assemblage.
Pour la récolte, l’équipe a apporté un nouveau tracteur qui décharge le raisin par vibration, ainsi qu’une table de tri vibrante et un outil de tri optique comme on n’en voit pas souvent à Moulis. Tous ces instruments ont contribué à une récolte généreuse suite à une saison de culture en vigne périlleuse.
« L’année prochaine, on reprend tout à la base. La salle des cuves va devenir la cave et nous construisons une salle des cuves sous-terraine pour travailler avec la gravité », a expliqué Lilian Barton-Sartorius. « Nous avons pensé aux cuves en ciment, mais nous n’aurions pas pu les déplacer. »
Pour Lilian Barton-Sartorius, la propriété est une affaire de famille. Elle prévoit d’habiter le château avec son mari, Michel Sartorius, qui travaille avec elle et son père dans l’affaire de négoce familiale.
Ils ont également deux enfants, tous deux étudiants dans le domaine. Leur fille Mélanie a terminé des études en agriculture et œnologie en Bourgogne et dans le Bordelais. Elle sera le premier œnologue de la famille Barton et prévoit de retourner travailler dans les domaines familiaux après une période de deux ans dans un établissement vinicole toscan appartenant à Eric Albada Jelgersma, le propriétaire du Château Giscours. Selon Lilian Barton-Sartorius, « elle sera de retour à temps pour la mise en bouteille du millésime 2011, en 2013 ». Leur fils Damien a aussi passé deux ans à étudier l’agriculture et est à présent en école de commerce.
Même si le graphisme de l’étiquette du nouveau domaine n’a pas encore été choisi, selon Lilian Barton-Sartorius, « ce sont les Chinois qui ont décidé du nom à [sa] place. » Une personne entreprenante en Chine a en effet déposé la marque Château Mauvesin. Plutôt que de s’engager dans une bataille juridique ou racheter le nom, les Barton appelleront leur nouveau vin Château Mauvesin-Barton.
Source: Suzanne Mustacich
Wine Spectator
5 octobre 2011