The vineyards of the Côte de Beaune hit by violent storms
Le Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB) a indiqué que deux orages violents s’étaient abattus sur la Bourgogne mardi soir, faisant beaucoup de dégâts dans le vignoble de la côte de Beaune.
Comme l’explique Thiébault Huber du Domaine Huber Verdereau à Volnay, la grêle a déchiqueté le raisin et on a trouvé des pépins éparpillés sur le sol des vignes. Des vents violents ont déchiré les feuilles et les fortes pluies ont provoqué de sévères inondations qui augmentent les risques de mildiou et d’oïdium.
Cécile Mathiaud, la porte-parole du BIVB, explique que la zone allant de la colline de Corton jusqu’à Meursault est endommagée. Elle a déclaré à decanter.com être très surprise par la quantité de « boue et d’eau le long de la piste cyclable de la côte de Beaune, longue de 20 kilomètres. »
Selon le BIVB, les orages ont endommagé entre 50 et 90 % des vignes de Beaune, Volnay et Pommard, parmi lesquelles les vignobles de Premiers Crus comme Épenots et Clos des Mouches.
Les zones de la côte de Beaune les plus excentrées ont été moins touchées, bien que 50 % des vignes d’Aloxe et 40 % de celles de Meursault aient subi des dégâts.
Thiébault Huber a affirmé que 58 mm de pluie sont tombés en une heure à Volnay. « Les vignes vont employer leur énergie à soigner leurs blessures plutôt qu’au développement du raisin. » Il a ajouté que les fortes pluies combinées à la chaleur constituent un risque de moisissures et de maladies.
« Nous étions plutôt satisfaits du temps qu’il a fait pendant les trois semaines qui ont suivi ce printemps froid, mais ces orages sont catastrophiques. »
Caroline Parent-Gros, vigneronne de la côte de Beaune, a déclaré à decanter.com : « C’est un coup très dur pour les vignerons, surtout après 2012, qui avait déjà donné des rendements moitié moins importants qu’à l’accoutumée à cause de la grêle. »
« La grêle a duré 17 minutes, ce qui est très rare dans l’histoire des catastrophes agricoles. À Pommard, Volnay, Beaune et Savigny-lès-Beaune, 60 à 100 % de la récolte est perdue. »
« Les inondations dans les vignes n’auront pas de graves conséquences pour les années à venir, il ne s’agit que d’érosion des sols. De même, les pieds n’ont pas été endommagés car les vents n’ont pas été trop violents, donc la récolte de l’année prochaine ne devrait pas être impactée. »
« Cependant, les vins d’appellations frappées par la grêle seront extrêmement rares. Il est certain qu’il y aura des conséquences économiques pour les domaines de Pommard et de Volnay ; les prix des millésimes 2013 seront sûrement en hausse. Avec de si petits rendements, nous aurons également du mal à fournir nos marchés existants. »
« Entre 20 et 40 % de la récolte est encore intacte sur certaines parcelles. Elle devrait être de très bonne qualité si le temps s’améliore dès maintenant. Les grains ne sont pas trop serrés, bien ventilés. Les grappes étaient encore en formation donc il n’y aura pas de conséquences de type ‘goût de grêle’. »
Dans la région, les récents orages ont alimenté les craintes déjà existantes d’un millésime 2013 difficile à cause de fortes pluies qui s’étaient abattues sur la région plus tôt dans l’année, compromettant le développement du raisin et repoussant les dates des vendanges jusqu’à quatre semaines plus tard qu’à l’accoutumée.
Thiébault Huber, président de l’association des viticulteurs de Volnay, a ajouté que les orages allaient probablement réduire très fortement la production de 2013, « pour la deuxième année d’affilée », a-t-il insisté, avant d’ajouter : « Je ne suis pas sûr que certaines propriétés y survivent ».
Source : Panos Kakaviatos
Decanter.com
24 juillet 2013